La puissance de l’Evangile

Vous connaissez les barres chocolatées « Mars » ?

Commercialisée en France depuis le tout début des années 1950, la barre chocolatée « Mars » est composée de chocolat au lait, de malt et de caramel, avec quelques variantes apparues au fil du temps : chocolat noiramandes, Mini Eggs en période Pâques…
On la trouve également sous forme de boisson à préparer et de crème glacée (ice cream).

La recette de Mars a été élaborée par Forrest Mars, fils du fondateur de l’entreprise du même nom. Il est alors établi dans le sud de l’Angleterre pour développer le marché européen et adapte la recette du produit phare créée par son père aux Etats-Unis, la barre « Milky Way ».
Avec une petite équipe de 12 personnes ( !), il produit artisanalement les premiers Mars en août 1932, à l’occasion d’un Bank Holiday (jour chômé). Le succès est immédiat et la barre Mars est depuis le produit le plus populaire de l’entreprise.

Hmmm ! « Mars » : chocolat, malt, nougat ; enrobées avec du caramel et recouverte de chocolat au lait… cela donne envie d’un petit coup de fouet,
à (regarder sa montre) .. h .., ce matin.
Vous vous souvenez sans doute de ce slogan célèbre :« Un coup de barre ? Mars, et ça repart ! » (1968)

C’est ce qu’on appelle un slogan.

Un slogan, c’est un mot anglais qui signifie deux choses :

  1. Formule brève, frappante, lancée pour propager une opinion, soutenir une action.
  2. Phrase publicitaire, concise et originale, conçue en vue de bien inscrire dans l’esprit du public le nom d’un produit, d’une firme.

Exemples : « Dior, j’adore », « Lapeyre, y’en a pas deux », « L’Oréal, parce que je le vaux bien », « Nespresso, what else ? » « M&M’s, fond dans la bouche, pas dans la main ».
En fait, en cherchant deux minutes, nous nous rendons compte que nous en connaissons des quantités, tous ces slogans mémorisés !

Et si cette affirmation de l’Evangile de Jean : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » était au fond un slogan ?
Une formule brève, frappante, pour propager une opinion, soutenir une action.

Dire la puissance de l’Evangile de Jésus-Christ ; la puissance de l’amour de Dieu…

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Ce petit détour par le slogan pour nous permettre de revenir à ce passage de l’Evangile selon Jean et y saisir toute la puissance de l’affirmation « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
Là où habituellement, c’est « il faut le voir pour le croire ! », il me semble bien que pour l’évangéliste Jean, le slogan maître, c’est « Il faut le croire pour le voir », bref, il faut croire pour voir.

Ce texte de Jean, chapitre 3, que nous venons d’entendre contient l’affirmation centrale de la foi chrétienne : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ».

Ce verset est cité dans la déclaration de foi de l’ERF de 1938

Il y a là le oui de Dieu, sa grâce toute puissante, son amour particulier, sa parole créatrice de salut. L’Evangile c’est avant toute chose un oui, un grand oui. L’Evangile est une puissance affirmative.

L’Evangile est un oui et Jean est obligé de préciser, de consolider, de renforcer ce oui par cette clarification en forme de dénégation : « Dieu en effet n’a pas envoyé son fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».

« Dieu n’a pas envoyé son fils pour juger »,

dans le fond cette dénégation révèle ce qu’elle contredit à savoir que nous avons toujours plus ou moins tendance à penser que justement Dieu a envoyé son fils pour juger le monde.
Telle est sans doute l’empreinte malheureuse du serpent sur nous d’avoir habitué l’humain à se comparer à Dieu.

Se comparer dans la violence, le conflit ou le contentieux, la rivalité, la contestation ou encore ce qui revient au même dans l’identification à son image.

Manger du fruit pour être comme des dieux veut en effet sans doute dire : pour juger comme des dieux.

 

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Mais cela ne change rien : l’Evangile est affirmatif, il est tout entier oui.

Et si ce « oui » est perçu, désiré, vécu comme jugement aux oreilles humaines et si donc l’obscurité est préférée à la lumière, alors effectivement tout est renversé sous son contraire : l’obscurité est conçue comme lumière, la lumière comme obscurité, il faut la dénégation pour traduire l’affirmation.

Ainsi, la vie ne pourra être manifeste que derrière un visage de mort. Dieu ne pourra l’être que derrière celui du dernier des hommes.

Oui si l’humain préfère l’obscurité à la lumière, s’il confond l’amour de Dieu avec son jugement, si en un mot il le prend pour son rival, Dieu manifesté ne pourra l’être que sous sa forme contraire : c’est-à-dire comme caché.

Le Dieu chrétien est un Dieu caché, un Dieu caché sous son contraire ; tel est le grand paradoxe absolument incontournable de l’Evangile.

 

Frères et sœurs,

Ce paradoxe absolument incontournable de l’Evangile est particulièrement présent dans ce texte autour de l’élévation :

« et comme Moïse éleva le serpent dans le désert- dit Jésus, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé ».

 

Elévation qui bien évidement veut dire gloire, glorification mais qui passe nous le savons bien par l’élévation apparemment contraire, car profondément infamante, de la croix.

L’élévation du Christ, sa glorification, sa vérité ne peut que passer par le contraire de l’abaissement total d’un brigand crucifié élevé sur une croix.

Il ne faut pas y aller par quatre chemins : quiconque ne sait pas voir dans le paradoxe contraire et contradictoire de cette élévation la réalité claire et transparente de l’Evangile ne peut absolument pas accéder à cette formule entièrement affirmative :

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ».

 

Frères et sœurs, il nous faut conclure :

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ».

On peut résumer ce verset par un slogan maître de l’évangile de Jean :

 « Il faut croire pour voir ».

Oui, : « Heureux ceux qui sans avoir vu, ont cru ! »

Un coup de barre ?

Oui, le OUI de Dieu : « croire pour voir », et je vous l’assure, comme l’effet de la barre chocolatée, j’en témoigne : « croire pour voir, et ça repart ! ».

Dans la dynamique du Royaume dans la dynamique de la vie au sens de l’Evangile : une vie de relations !

 

Frères et sœurs,

A nous à présent d’annoncer ce message aux êtres humains de toutes les générations, de témoigner de la puissance de l’Evangile dans la joie et la paix ainsi que dans une attitude juste de celles et ceux qui savent que Dieu a tellement aimé le monde… qui le comprennent, qui en vivent !

Écoutant cet appel, acceptons ainsi dans la foi au Christ de grandir ; acceptons ainsi de nous convertir vers Dieu notre Père, tout simplement parce que la grandeur de son œuvre demande cette conversion et cette croissance ; acceptons donc d’être mis en mouvement par la « dynamis », la puissance qu’est le Saint-Esprit.

Il nous donne de vivre dans la joie et la paix.

Qu’il nous donne aussi d’être toujours en mouvement, en étant les disciples du Christ, lui qui nous redit aujourd’hui combien Dieu a aimé le monde.

La puissance de l’Evangile, et ça repart.

Amen !

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