Quelques réflexions en marge de la méditation du 29 mars sur Marc 4, 35-41
Par le pasteur Jean-Arnold de Clermont, en suivant l’excellente suggestion du « triple sens »…
Le ressenti
La crise nous obnubile. Mais pour 90% d’entre nous, sinon plus, et fort heureusement, elle ne nous concerne pas ou plus, sauf par amis ou proches exposés ou victimes. Je me sentais par moment comme spectateur, resté sur la rive du lac, et voyant les autres affronter la tempête.
Le questionnement de Samuel m’amenait à penser que j’ignore ce que serait mon attitude dans la crise ; comment la foi, qui me donne aujourd’hui une pleine assurance d’être « accompagné », tiendrait le choc devant la souffrance et l’angoisse. D’autant plus que ce combat sera tout intérieur ; Jésus donnant l’impression de dormir.
Cela dit, dans la crise récente, le fait d’être resté sur le bord du lac, me permet de résister intérieurement à l’égoïsme nationaliste qui se répand à la télévision et qui tente de nous faire oublier les guerres, les réfugiés, les famines qui perdurent et la pandémie qui va s’abattre sur des continents démunis, l’Afrique, l’Inde.
La signification
La question : n’avez-vous pas encore de foi ? Pas seulement dans la tempête, mais avant comme après. Comment la foi se développe-t-elle sinon dans l’écoute et le partage, notamment dans les temps calmes avant que ne surviennent les crises.
Mais voir ci-dessus… cela ne garantit pas des chutes de foi qui s’apparentent à des trahisons. L’expérience de Pierre « je ne connais pas cet homme » est notre expérience spirituelle ou peut le devenir, dans les crises.
Orientation
Faute de temps, c’est la part ‘shuntée’ de la méditation et de l’échange qui s’en suivait. J’ai retenu le mot liberté arrivé je ne sais plus comment.
Je voyais une double responsabilité, précisément, et d’abord, dans la perspective de ‘vigie’ que Samuel évoquait en citant Macron. Une lecture de la pandémie au niveau mondiale avec le très grand risque d’un chacun pour soi. Mon refus, face aux erreurs de la globalisation (concentration des productions, absence de politiques communes…) de jeter le bébé avec l’eau du bain ; la solidarité avec les plus faibles au nom de l’intérêt premier (et naturel) pour nos populations. Et cela se joue ici même : impossible de faire entendre que les mesures de confinement sont inopérantes pour les gens du voyage concentrés dans des terrains d’accueil surchargés.
Mais responsabilité aussi de nous porter les uns les autres dans la foi. En ce sens cet exercice de culte interactif est excellent. Il préfigure une recherche que nous devons avoir sur l’interactivité comme lieu d’évangélisation.
Je termine sur une question/réflexion : comment faire entendre aux aides-soignantes, aux infirmières des EPHAD qu’elles sont, pour les familles, l’équivalent d’une fille venue tenir la main de sa mère mourante en période de non-confinement ?