Lectures Bibliques : Actes 2, 1-13
Prédication
Chers frères et sœurs, je ne serais pas le premier orateur à vous l’affirmer : nous vivons dans un monde en constant bouleversement de sorte qu’en adaptant quelque peu le mot fameux d’Héraclite, on pourrait affirmer que nous ne nous réveillons jamais deux fois dans la même société. Tout change, tout s’accélère. Celui ou celle qui n’apprécie guère la vitesse se sent vite mal à l’aise devant la nouvelle injonction présidant à nos vies personnelles et professionnelles : « il faut s’adapter ». S’adapter : se conformer à ce flux permanent d’idées, d’évènements, d’indignations qui nous charrie, que nous le voulions ou non. Le péché capital de la modernité c’est le décalage : il faut être en phase avec son temps. Et il ne vous aura pas échapper, chers frères et sœurs, que ce fait social concerne très directement la vie de l’Eglise : en effet, notre Eglise a été bâtie en fonction d’un monde qui n’existe plus. Nous sommes en décalage. Aucun jugement de valeur dans mes propos, mais un constat sociologique indéniable : la civilisation paroissiale s’est éteinte. Autrement dit, nos églises locales étaient des paroisses, c’est-à-dire des centres ancrés dans des territoires que l’on fréquentait tout au long de sa vie, alors qu’aujourd’hui le territoire et le temps long ont été supplanté par des logiques de réseaux, d’évènements, de mobilités. Ajouté à cela, nos Eglises se sont épanouies dans une société chrétienne qui se trouve désormais largement déchristianisée : rares sont les enfants catéchisés en France et en Europe, rares sont ceux qui dans la rue ont aujourd’hui une idée, même vague, de l’Evangile. Bref, nous sommes en décalage. A tel point que nous devons repenser l’Eglise. Et ce n’est pas votre serviteur qui le dit : les prochains synodes nationaux auront pour thème : « quels ministères pour quelle mission pour quelle Eglise ? » Nous avons donc collectivement, en Eglise, discerné ce thème – en somme « quelle Eglise pour demain « ? – comme une réflexion qui s’impose à nous.
Il faut repenser l’Eglise. Mais il nous faut prendre garde à un piège redoutable. On pourrait en effet se précipiter en trouvant de nouvelles techniques pour faire Eglise, c’est-à-dire concentrer notre réflexion sur les moyens disponibles pour faire vivre l’Eglise dans notre société. Autrement dit, repenser le format des cultes, des études bibliques, du catéchisme, des visites pastorales etc. pour ne plus être en décalage. Par exemple, nos contemporains dépensent un temps fou sur les écrans, il faut que nous y soyons aussi. Entendons-nous bien, toutes ces choses sont nécessaires et même capitales. Mais elles sont secondaires. Pensez-y un instant : repenser le format du culte suppose d’avoir déjà statué sur l’importance de ce qui s’y joue. Repenser les manières de faire Eglise, c’est être convaincu de la nécessité qu’il y ait une Eglise, que l’Eglise perdure. Penser l’institution et l’organisation concrète d’une paroisse nécessite de revenir à la communauté que nous formons. Autrement dit : nous ne saurions réformer notre Eglise pour ce monde et notre société si nous faisons l’économie de cette interrogation cruciale : qu’est-ce que l’Eglise ? Qu’est-ce qui fonde et soude la communauté chrétienne, notre communauté ? Que venons-nous chercher au culte, à l’étude biblique, au catéchisme, au conseil presbytéral, à un baptême, à un mariage etc. ? Habitude du passée ou nourriture de notre présent ?
Quelle meilleure occasion que la fête de Pentecôte pour cheminer avec ses questions ? Qu’est-ce que la Pentecôte en effet sinon la naissance de l’Eglise chrétienne ? Plongeons-nous donc dans la Parole de Dieu pour y retrouver la source de notre vie de communautaire, de notre vie de foi. Notons d’emblée ceci : la fête de la naissance de l’Eglise est indissociablement la fête de la venue de l’Esprit Saint. Point d’Eglise sans l’Esprit. Et en effet, l’Esprit est un souffle : tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d’un souffle violent (Actes 2, 2). Le souffle c’est la respiration, c’est la vie. Parler de l’Esprit comme d’un souffle c’est donc le révéler comme principe de vie de notre communauté. L’Ecriture nous oriente ainsi vers le cœur de l’Eglise : la communauté chrétienne est animée par l’Esprit de Dieu.
Repenser l’Eglise c’est donc d’abord faire appel à l’Esprit Saint. Il nous faut alors, comme les apôtres, attendre l’Esprit avant d’agir dans ce monde. En effet, le Christ avait sommé ses apôtres : de ne pas s’éloigner de Jérusalem mais d’attendre la promesse du Père car, disait-il, dans peu de jours, vous serez baptisés d’Esprit Saint (Actes 1, 4-5). Certes les disciples ne sont pas restés sans rien faire puisqu’ils ont remplacé Juda par Matthias : il eut été inconvenant en effet d’accueillir l’Esprit Saint sans avoir respecté les statuts de l’association naissante ! La venue du Saint Esprit fut donc préparée, dans la prière, mais rien ne fut entrepris avant celle-ci : point de discours public, point d’actions d’éclats mais une communauté recentrée sur elle-même nourrie d’une espérance fabuleuse qui néanmoins ne pousse pas encore à agir : Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière (Actes 1, 14) ; Lorsque le jour de la Pentecôte arriva, ils étaient tous ensemble (Actes 2, 1). Attendre l’Esprit Saint, le souffle qui vient de Dieu, c’est déjà faire Eglise. A nous aussi, le Saint Esprit a été promis : vous recevrez le don du Saint Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera (Actes 2, 39). Faire Eglise, c’est vivre de cette promesse.
Penchons-nous à présent sur un détail primordial du texte : l’Eglise naquit le jour de Pentecôte. Autrement dit, l’Eglise plonge ses racines dans une fête. Par conséquent, ce qui anime la communauté chrétienne, avant toutes autres choses, c’est la joie. Et cela peut surprendre : nous associons plus volontiers, en partie poussés par les diverses caricatures qu’on en fait, l’Eglise a un lieu de pénitence, de souffrance, de misère. C’est à l’Eglise que l’on confesse ses péchés, c’est à l’Eglise que l’on confie ses douleurs, et c’est encore l’Eglise qui invite, aux côtés d’autres certes, à ne pas oublier les plus petits et les plus faibles de notre société. Le terme d’Eglise évoque en nous les figures du prêtre qui confesse et du prophète qui remet en question la société. Pensons-nous spontanément à l’artiste qui célèbre, qui exulte de joie ? Gardons cette vérité dans notre cœur : le ferment de l’Eglise c’est la joie.
Ce point est absolument capital : c’est parce que l’Eglise est tout entière bâtie sur une joie profonde que la naissance de l’Eglise est indissociablement un évènement de l’intérieur et un évènement de l’extérieur. La joie explique que la Pentecôte soit à la fois une réunion intime des premiers croyants et le premier témoignage public de l’Evangile aux pèlerins. C’est la joie accordée par l’Esprit qui fait tomber les murs de la chambre haute pour propulser les disciples sur le parvis, au contact de la foule. Parce que l’Eglise est fondée sur la joie du salut, la communauté chrétienne n’est pas recroquevillée sur elle-même mais fondamentalement ouverte aux autres. La porte de l’Eglise n’est jamais fermée parce que la joie en déborde comme un fleuve en crue.
L’Ecriture le manifeste par un langage symbolique très riche qu’il nous faut à présent décortiquer quelque peu. Penchons-nous sur le texte pour comprendre et développer une de nos affirmations précédentes : le principe de vie de la communauté chrétienne, c’est l’Esprit Saint. Que faut-il comprendre ? Les langues du texte ouvrent une piste : l’Esprit Saint fait tenir la communion chrétienne par la puissance de la Parole. L’Esprit est en effet un Esprit de force, de puissance. Il est dépeint comme un souffle violent et comme des langues de feu. Violence, incendie. Voilà qui évoque le ravage et la destruction. Mais ce serait méconnaître le langage de l’Ecriture. En Exode en effet, la présence de Dieu se trouve dans le feu du buisson ardent. Or ce feu a ceci de particulier qu’il ne consume pas le buisson, qu’il ne le détruit pas (Exode 3, 1-6)[1]. Le feu dit l’intensité de la présence, la purification, la lumière non la destruction. De même le souffle violent évoque un relèvement plutôt qu’un renversement : le prophète Ezékiel a effet demandé au souffle de l’Esprit de s’abattre sur une vallée d’ossements humains et ceux-ci ont alors repris vie (Ezékiel 37, 1-14)[2]. La puissance de l’Esprit Saint est donc une puissance de vie. Et cela se voit notamment parce cette puissance s’exprime non dans une force physique mais dans un langage.
Quel langage l’Esprit Saint nous pousse-t-il à tenir ? Que disent les Apôtres emportés par l’Esprit ? Les pèlerins nous renseignent : nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu (Actes 2, 11). La tonalité première, fondamentale, du discours inspiré c’est la louange. Ni contrition, ni réclamation, ni lamentation mais une exultation. Si nous voulions avoir une idée du contenu de cette louange, il faudrait revenir à l’Evangile de Luc (qui a aussi écrit les Actes des Apôtres) et au benedictus par exemple. Voici la louange de Zacharie : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël qui visite et rachète son peuple. (…) salut qui nous arrache à l’ennemi, amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte, serment juré à notre père Abraham, de nous rendre sans crainte (cf. Luc 1, 68-79). C’est la célébration du salut, du rachat, de l’amour d’un Dieu qui apaise nos pires craintes et qui panse nos plaies les plus saillantes. C’est le chant d’un Dieu qui redonne vie.
C’est cette louange qui attire les pèlerins. Or, le fait même que les pèlerins accourent recèle un message d’une portée considérable. La venue pressée et précipitée des pèlerins dit toute la différence entre l’Ancienne et la Nouvelle alliance. En effet, la Pentecôte était une fête liée aux récoltes, la fête des Semaines, mais aussi la fête du Don de la Loi au Sinaï. A ce propos, Saint Augustin note une différence majeure entre la foule du Mont Sinaï et celle qui se tient devant la chambre haute à la Pentecôte. Au Sinaï, devant la Loi qui condamne (« tu ne commettras pas … » , « tu ne commetras pas… », « tu ne convoiteras pas… »), le peuple veut fuir et demande à Moïse par crainte de s’avancer seul vers Dieu. A la Pentecôte, le peuple, certes bouleversé, se presse vers la Parole de Dieu portée par les apôtres : c’est donc que cette Parole a changé. Et de fait, les apôtres n’énoncent pas des commandements mais font monter la joie du salut. Ce ne sont plus les exigences de Dieu qui descendent mais son Esprit qui, s’emparant des apôtres, fait remonter une louange. On est passé de la loi à la grâce, de la condamnation au pardon. L’Eglise ne porte donc pas premièrement un discours censé énoncer ce qu’il faudrait faire mais d’abord une parole célébrant ce qui a déjà été accompli : il ne s’agit pas de décrire les moyens par lesquels s’attirer la faveur divine mais d’affirmer haut et fort que Dieu nous aime envers et contre tout, malgré nous, et que nous pouvons pour cette raison l’aimer en retour et non plus le craindre. Nous approcher de lui. Nous confier en lui.
C’est pourquoi la puissance de la Parole qui fait tenir la communauté chrétienne n’est pas celle de la raison mais de la foi. Il ne s’agit pas de convaincre par des arguments rationnels. De fait, tout est étrange dans cet événement : des hommes qui parlent des langues étrangères qu’ils ne maîtrisaient pas le matin, des phénomènes météorologiques surprenants, un mouvement de foule. On ne raisonne pas en amour, on se découvre. Il s’agit d’une louange qui est indissociablement témoignage parce qu’elle est une mise à nue de ce que nous sommes devant Dieu : rendre grâce à Dieu pour son salut c’est dire que nous avions besoin d’un autre que nous-même, que nous étions perdus. Ce n’est pas se grandir derrière nos apparences sociales : dans la louange authentique qui célèbre la joie du salut, point de titres, point de popularité, point de force. Etre sauvé par un autre que soi, ce n’est pas glorieux. Mais pas non plus d’abattement, d’écrasement, de misérabilisme : les apôtres chantent, exultent et louent ; ils ne se s’apitoient pas sur leur sort.
Ce point mérite d’être noté : nous avons toujours l’impression qu’être vrai avec nous-mêmes implique de reconnaître notre médiocrité, nos failles, nos fautes, nos secrets. Bref, l’introspection nous conduit à la contemplation douloureuse de notre misère. Mais voilà que l’Esprit Saint, qui est l’Esprit de Vérité, fait de notre introspection une demi-vérité, une vision déformée, incomplète de ce que nous sommes, un erreur. En effet, en s’emparant de nous il nous pousse à la louange dessinant alors une autre vérité sur nous-mêmes : nous sommes fondamentalement, plus essentiellement que toutes nos failles et que toutes nos fautes, des êtres aimés de façon inconditionnelle par le Dieu vivant et vrai. L’introspection fait courber la tête, la louange la relève : et l’Eglise naît dans la louange et la fête ! Dites-moi : être vrai avec soi-même et faire néanmoins la fête, n’est-ce pas surprenant ? Est-ce que nous ne faisons habituellement la fête pour nous divertir, pour happer un peu de légèreté et d’insouciance, parfois même pour fuir ce que nous sommes ? A l’Eglise, on fait la fête en découvrant ce que nous sommes aux yeux de Dieu. C’est la contemplation de ce que nous sommes, telle qu’elle est permise par la révélation du regard que Dieu porte sur nous, qui pousse à la fête. La fête naît de l’entreprise la plus sérieuse qui soit : connais-toi toi-même. Dans une communauté animée de l’Esprit Saint, vérité et joie se conjuguent. La vérité sur nous-mêmes est, en Christ, une bonne nouvelle. Et il faut bien un souffle violent et bruyant pour chasser les convictions mortifères qui nous entretenons, parfois inconsciemment, sur nous-mêmes.
Pour clore cette méditation, je vous invite, chers frères et sœurs, à considérer la chose suivante : nous nous demandons souvent comment rejoindre nos contemporains qui se trouvent à l’extérieur de nos assemblées. Nous nous posons la question cruciale – et nécessaire je le redis – de la communication. Mais il ne faudrait pas oublier ce que l’Ecriture nous découvre à la Pentecôte : pour témoigner de sa foi, il n’est besoin que de savoir rendre grâce à Dieu pour ce qu’il a fait pour nous. La publicité du témoignage réside dans l’intimité de la foi. L’Eglise est le cœur à cœur d’un peuple avec son Dieu. Et ce cœur à cœur est un témoignage. Le témoignage d’une vie débordante de joie. Peut-être avons-nous besoin, à la suite des Apôtres et de toutes les générations de chrétiens qui nous ont précédés, d’un langage pour pouvoir exprimer l’inexprimable : car les langues que l’Esprit a donné, cette langue de l’intime – il s’agit des langues maternelles (Actes 2, 8) – qui répond à l’amour d’un Dieu qui se donne, ces langues ne sont pas des instruments de communication mais le lieu d’une communion : alors même que je remercie mon Seigneur pour le regard qu’il porte sur ma vie, au cœur même de la louange, je me découvre membre d’une famille nombreuse, aux côtés d’hommes et de femmes qui répondent de même à la grâce de Dieu. En louant Dieu, nous devenons les uns pour les autres, des frères et des sœurs.
Voilà l’Eglise que la fête de Pentecôte nous dévoile, voilà l’Eglise que l’Esprit Saint fait advenir : une communion d’hommes et de femmes qui, au milieu d’un monde en bouleversement perpétuel, tiennent debout par la louange, par la reconnaissance de ce que Dieu peut faire dans la vie des hommes. L’Eglise est une communauté de la joie. Alors certes, nous devons nous adapter à ce monde gesticulant. Mais plutôt que de suivre ce monde qui se disperse et s’éclate en nous y conformant, il nous faut, en nous y adaptant, l’arrimer à notre joie. Entendez l’Ecriture elle-même nous vivifier par les mots de l’Apôtre Paul : Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. (Philippiens 4, 4). Prions.
Viens Esprit Saint, toi qui seul peut orienter notre langue vers Celui qui nous donne vie, viens remplir cette maison et notre communauté car comme les Apôtres jadis, nous t’attendons. Amen.
[1] Voici le texte (Exode 3, 1-6) : 1Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian ; il mena le troupeau au-delà du désert et se rendit à la montagne de Dieu, à Horeb. 2L’Ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. (Moïse) regarda, et voici que le buisson était tout en feu, mais que le buisson ne se consumait point. 3Moïse dit : Je vais faire un détour pour voir quel est ce spectacle extraordinaire, et pourquoi le buisson ne brûle pas. 4L’Éternel vit qu’il faisait un détour pour voir ; et Dieu l’appela de l’intérieur du buisson et dit : Moïse ! Moïse ! Il répondit : Me voici ! 5(Dieu) dit : N’approche pas d’ici, ôte tes sandales de tes pieds, car l’endroit sur lequel tu te tiens est une terre sainte. 6Et il ajouta : C’est moi le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de diriger ses regards vers Dieu.
[2] Voici le texte (Ezékiel 37, 1-14) : 1La main de l’Éternel fut sur moi, et l’Éternel me fit sortir en esprit et me déposa dans le milieu de la vallée ; celle-ci était remplie d’ossements. 2Il me fit passer auprès d’eux, tout autour ; or, ils étaient très nombreux, à la surface de la vallée, et très secs. 3Il me dit : Fils d’homme, ces os pourront-ils revivre ? Je répondis : Seigneur Éternel, c’est toi qui le sais ! 4Il me dit : Prophétise sur ces os ! Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole de l’Éternel ! 5Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os : Voici que je vais faire venir en vous un esprit, et vous vivrez ; 6je placerai sur vous des nerfs, je ferai pousser de la chair sur vous, je vous recouvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, vous vivrez et vous reconnaîtrez que je suis l’Éternel. 7Je prophétisai, selon l’ordre que j’avais reçu. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici qu’il y eut un frémissement, — et les os s’approchèrent les uns des autres. 8Je constatai qu’il y avait des nerfs sur eux. La chair se mit à pousser, et la peau les recouvrit par-dessus, mais il n’y avait point en eux d’esprit. 9Il me dit : Prophétise et parle à l’Esprit, prophétise, fils d’homme ! Tu diras à l’Esprit : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu’ils revivent ! 10Je prophétisai selon l’ordre qu’il m’avait donné. Et l’Esprit vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent sur leurs pieds. C’était une très, très grande armée. 11Il me dit : Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Voici qu’ils disent : Nos os sont desséchés, notre espérance s’est évanouie, nous sommes perdus ! 12Eh bien, prophétise ! tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici que j’ouvre vos tombes, je vous fais remonter de vos tombes, ô mon peuple, et je vous fais revenir sur le territoire d’Israël. 13Vous reconnaîtrez que je suis l’Éternel, lorsque j’ouvrirai vos tombes et que je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple ! 14Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez ; je vous rétablirai sur votre territoire, et vous reconnaîtrez que moi, l’Éternel, j’ai parlé et agi, — oracle de l’Éternel.
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