Frères et sœurs nous y sommes, c’est le dernier jour de 2023. Le dernier matin de l’année en même temps le dernier dimanche de l’année, la vieille année s’en va, la nouvelle point, demain sera-t-il nouveau ? Qu’est-ce que nous réserve 2024 comme lot de surprise, comme lot de défi, cela seul Dieu le sait et nous ne pouvons qu’espérer.
Le texte qui nous est proposé à la méditation ce matin, c’est un peu le nouvel an de l’évangile en somme, l’avènement d’une ère nouvelle en la présentation de Marie au temple, l’attente comblée du vieux Siméon.
Frères et sœurs ce matin je pourrais m’abstenir de prêcher, d’une part parce que pour moi aussi c’est les vacances et j’aurais beaucoup de bonheur à simplement m’asseoir sur les bancs à vos côtés pour prier et chanter mais aussi parce que pour ce matin de façon manifeste les trois textes bibliques que nous venons d’entendre prêchent bien d’eux mêmes. Pour résumer nous avons le condensé de l’attente de la promesse qui est résumée, redite de bout en bout de l’Écriture, des récits de la genèse où Abram et Sarah attendent un fils jusqu’à Hébreu où l’auteur résume et reprends les attentes exemplaires et les accomplissements dans la foi. Alors je ne vais pas vous donner un grand enseignement ce matin, je vais laisser de la place au recueillement et à la louange pour ce Dieu qui nous a accompagné durant cette année bientôt accomplie et qui nous accompagne sur le chemin que nous poursuivons à l’orée de cette nouvelle année.
Comme nous, et c’est amusant de le penser car je pense que nous sommes ce matin aussi nombreux que le nombre de personne qui étaient autour de Jésus au temple, la famille de Jésus ainsi qu’Anne et Siméon sont sur un moment charnière. D’une part Siméon témoigne de l’accomplissement absolu de ce qu’il pouvait attendre de plus pressant, la consolation d’Israël. La paix de son peuple. C’est aussi de l’inquiétude qu’installent les deux prophètes, les parents ne comprennent pas vraiment ce qu’il se passe, il y a un devenir inquiétant qui est dit autour de Jésus mais à ce moment là c’est la joie, Jésus, enfant de 8 jours est là, signe de l’accomplissement qui commence avec son lot de troubles, c’est le fils de la foi qui nous plonge ce matin, avec émotion, dans la vie de la foi dans la grâce à sa suite, si jeune enfant, déjà Christ et Seigneur.
Nous prions.
Dieu notre Père, tu nous as donné Jésus, vraie lumière, qui en venant dans le monde illumine tout homme. Par ton Esprit, illumine maintenant nos esprits et nos cœurs, afin que la prédication de ta Parole soit pour chacun de nous source de connaissance et d’amour de notre Sauveur, et que nous te servions fidèlement, aujourd’hui et toujours
Frères et Sœurs ce moment est ambigu. Dans le petit enfant, deux vénérables personnes voient le fruit de l’attente ultime de toute l’Écriture Sainte, pour ainsi dire, Isaac était l’attente de Sarah, Jésus est l’attente du monde entier, « car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face des peuples. »
Ce petit enfant c’est le grand lever de soleil sur une journée bien longue que nous espérons heureuse, et comme un grand lever de soleil il y a d’abord une lumière chaude et le sommet de l’astre qui se lève au loin. De jeunes personnes, à l’image des parents de Jésus, à l’image de personnes pressées aujourd’hui, n’imaginent pas, ne prennent pas le temps d’espérer et de se figurer la puissance et l’immensité de ce soleil qui est encore invisible dans sa plus grande partie. Et la seule fraction du soleil qui est visible et de sa lumière chaude qui illumine et réchauffe le monde qui était endormi pendant la nuit du monde, redonne vie. Les personnes pressées et celles et ceux qui n’ont pas gout à la prière et à la vie spirituelle n’imaginent pas l’immensité de l’astre qui se lève au loin, de ce fragment de la lumière de Dieu dans l’enfant Jésus. Il faut des personnes qui en ont vu des levers de soleil, des personnes qui en ont de la bouteille pour savoir ce qu’il signifie ce lever de soleil ci. Le vieux Siméon et la vielle Anne, rompus à l’adoration du Seigneur, rompu à la lecture de l’Écriture, eux ils savent, et c’est normal, il faut un temps pour tout, il faut une certaine expertise, y voir clair pour comprendre ce qu’il veut dire ce petit enfant qui ne sait pas parler mais qui dit déjà beaucoup.
Les jeunes parents ont fait leur devoir, ils ont prit soin de Jésus, et continueront de le faire. C’est un peu comme nous en partie, très humblement Marie et joseph, les parents du Seigneur sur cette terre prennent soin avec amour de leur enfant déjà si étrange sans y comprendre grand chose et pourtant ils le font.
Nous même très humblement en tant qu’église continuons vaillamment à prendre soin de la vie en Christ par le service cultuel, l’étude, la diaconie, l’entraide réciproque et nous lui laissons la place à lui cet enfant insaisissable pour qu’il grandisse parmi nous est que nous nous puissions par sa fréquentation grandir aussi avec lui : « Quant à l’enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse et la faveur de Dieu était sur lui ».
Et cet enfant, nourri, éduqué par sa famille, le voici qui est accueilli par les prophètes et les dévots du temple, ici il faut surtout s’imaginer la scène visuellement : Marie tient l’enfant sur son sein et la voilà qu’elle le passe au vieux Siméon, nous ne savons pas si ce Siméon et connu mais l’évangile le mentionne : « il le prend dans ses bras. » Voici donc que le vieux Siméon tient le fragile enfant et chante sur lui son cantique que les siècles n’oublierons pas et chanteront à sa suite. Quand nous chantons ce cantique, et nous le chanterons après la prédication, c’est l’enfant Jésus que nous tenons nous même entre nos bras. C’est nous avec le poids de nos dévotions, avec le vide de nos incrédulités, avec le poids de nos attentes, avec la fatigue de nos angoisses, avec la fatigue de nos nuits blanches et de nos veilles, avec l’absence de celles et ceux que nous aimons et qui nous ont quitté, avec tout cela nous tenons le petit Jésus tout nouveau, l’Espérance de demain pour nous toutes et tous fatigués d’hier, la voilà la joie nouvelle, celle qui vient tout remettre en route, celle qui vient tout revivifier, nous sommes impressionnés par les miracles dont Jésus est l’auteur quand il ressuscite des femmes et des hommes, mais ici c’est aussi un miracle absolu que nous pouvons constater, il relance la foi de celles et de ceux qui n’avaient plus vraiment raison de croire. Il Redonne foi en demain, il affirme que l’année qui vient se fera avec lui, ou ne se fera pas. C’est le miracle dont nous avons besoin maintenant. L’année qui s’approche très vite dans l’Espérance du Christ. Comme le vieux Siméon c’est aussi poussés par l’Esprit que nous sommes aujourd’hui ce matin au temple, pour apercevoir des bribes de sa présence pour attester fébrilement de ce miracle que nous apercevons mal, aveuglés par la myopie du siècle.
Ce miracle est contemporain, il est pour maintenant. Et il y a toujours des témoins, des témoins en vérité qui attestent de ce miracle.
Ainsi je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous ce qui pourrait être une quatrième lecture biblique, une carte de vœux que j’ai reçu, d’une certaine Mireille que nous connaissons bien ici, Mireille qui nous écrit : (lire la carte)
Voilà un sentiment et des mots qu’auraient pu très bien signer Anne et Siméon.
Mais parmi nous où donc est Jésus ? Le petit Jésus il a grandi, il a vécu, il a été crucifié, il est ressuscité et il est remonté auprès du père et par sa promesse il est avec nous jusqu’à la fin du monde, donc le petit Jésus il est là et son église fidèle à la façon de ses parents attentionnés ne voient pas toujours le miracle constant que signifie sa présence parmi eux, sa présence parmi nous. Anne et Siméon nous le rappelle ce matin. Adorons le dans la foi.
Frères et sœurs cette année est bientôt passée, elle est bientôt derrière nous comme Siméon sait que sa vie est derrière lui et qu’à ce moment là une nouvelle vient de s’ouvrir, il peut partir en paix. C’est un cantique extrêmement émouvant car nous savons ce qu’il ressent, et il n’est guère besoin d’une exégèse savante pour le savoir. Cette année se termine par ce cantique, elle commencera aussi par un cantique. La foi n’est pas attente d’hier, elle est relance maintenant. Ce qui est ancien est maintenant nouveau, Dieu merci l’histoire sainte ne s’arrête pas à l’arrivée de Jésus, quand nous lisons vite ce passage nous pouvons le comprendre un peu comme, si nous possédons un peu de culture classique, comme l’attente du vieux chien d’Ulysse dans l’odyssée, Argos, où sont les fidèles hellénistes du Saint-Esprit ? Allez, je nous le remets un peu en mémoire : Ulysse envoyé pour la guerre de Troie combattit 10ans, il mit aussi 10 ans pour revenir au grès d’un voyage mythique, pendant ces 20ans d’absence son chien, à Ithaque, très vieux, aveugle et prostré ne mourrait pas, Ulysse rentrant enfin, grimé en berger pour préparer son retour en douceur, son chien le reconnut et mourut dans la joie et la paix.
Ce n’est pas le cas de Siméon, peut être que Siméon dans la joie ira se reposer chez lui et s’endormira dans la vie éternelle, peut être, mais ce n’est pas ce qu’écrit le texte biblique. C’est nous qui le lisons ainsi, oui moi même j’aimerais pouvoir mourir avec le sentiment de Siméon, mais ici ce que Siméon chante c’est qu’il peut repartir en paix, il est renvoyé par la puissance de l’Esprit qui par grâce donne vie, dans l’éternel mouvement et ressac de l’existence, Siméon ainsi que Anne était bloqué dans leur vie, comme une feuille sur l’eau qui n’est plus mu par aucun courant, et qui attends. Et ici c’est la puissance de vie et de mouvement qui se dégage en la personne de Dieu fait petit enfant. Il peut repartir, être remis en mouvement car il a vu et porté le rédempteur.
Voici des symboles qui se télescopent, l’avant et l’après sacré dans notre Évangile, l’avant et l’après séculier de notre réveillon ce soir. À nous de faire naître ces symboles dans nos cœurs. Pensons au petit Jésus dans les bras de Siméon quand ce soir la date se comptera au premier janvier de l’an du Seigneur 2024, rendons grâce pour l’année passée et pour les horizons à venir.
Cette association, ce calque de la vie de Jésus à la vie civile tient beaucoup à la tradition luthérienne, je suis de cette tradition ainsi je ne résiste pas à l’envie de vous faire la lecture d’un vieux cantique luthérien de nouvel an, pour celles et ceux qui le connaisse c’est le « Das alte jahr vergangen ist »
La vieille année est maintenant passée Nous te remercions O Seigneur, aujourd’hui Parce que tu nous garda pendant l’année quand danger et détresse étaient proches
Nous te prions O Fils éternel
Celui qui avec le père règne comme un seul
pour garder et diriger le royaume
qui a travers les âges vient maintenant
N’enlève pas ta parole salvatrice
le vrai réconfort de nos âmes, le bâton et le séjour,
Reste avec nous et garde nous libres
de toute erreur en ne suivant que toi
Où, en tant que chrétiens, nous pouvons vivre
Ou mourir dans la paix que tu peux donner,
Pour ressusciter quand tu viendras
Et entrer dans ta demeure éternelle
C’est là que nous te remercierons et que nous t’adorerons
Avec tous les anges, à jamais.
Seigneur Jésus-Christ, augmente notre foi
Pour louer ton nom à travers la vie et la mort.
Voilà un autre chant autour de l’avènement du Seigneur en un enfant, le salut qui point annoncé au monde.
Nous même nous repartirons dans la paix pour cette nouvelle année, nous repartirons dans ce cantique, nous sommes renvoyés dans la lumière de Dieu. C’est cela qui nous est souhaité pour cette nouvelle année, la vie à la lumière de Dieu est renouvelé, sans cesse et particulièrement à l’écoute d’un Évangile de cette sorte, à l’aube de cette année nouvelle c’est en paix que nous sommes renvoyés et dans la lumière incessante de Dieu, voici ce qui nous est souhaité et je ne nous souhaite rien de meilleur,
Amen.
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