Le Dieu sauveur, père de notre seigneur Jésus Christ, ne nous laisse pas orphelins, il se révèle à nous quand nous sommes en chemin, il guide nos pas et nous témoigne sa bienveillance en ouvrant nos yeux.
En effet frères et sœurs, la parole de Dieu selon la Bible nous dit que notre Dieu ne nous laisse pas orphelins, il ne désire pas que nous puissions souffrir des choses pour lesquelles nous n’aurons aucune force pour nous défendre. Car, il connait nos moyens et nos capacités, nos défaillances et nos chutes de chaque jour, voilà pourquoi il prend soin de nous, et il défend notre cause.
Dieu nous protège et nous préserve la vie, il prend compassion de nous, et nous témoigne son amour, lequel est inconditionnel, lequel est infini, par ce qu’il est expression de la grâce de Dieu pour nous.
Dans cette vie d’incertitude qui nous laisse parfois perplexe, Dieu se révèle à nous par sa parole, il nous témoigne sa présence et nous rejoint dans notre humanité par son Fils Jésus Christ tel qu’il l’avait fait aux deux disciples qui marchaient ensemble sur le chemin d’Emmaüs.
En Jésus Christ, mort et ressuscité, Dieu nous dit et nous redit sans cesse cette promesse : « […] je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Matthieu 28 : 20
Ce matin frères et sœurs, nous sommes venus nombreux pour nous rassembler en ce lieu afin de rendre gloire et honneur à Jésus, le Fils du père, ressuscité d’entre les morts. Ce rassemblement est aussi pour nous tous et pour chacun une manière de nous inviter à la rencontre et à la communion avec le Christ et de nous donner la possibilité de faire de cette rencontre de Jésus Christ avec chacun d’entre nous, un moment privilégié de nous rencontrer les uns avec les autres.
Certes nous venons de tous les coins (certainement des quatre coins) de l’horizon, l’objectif principal qui nous unit ici et en ce lieu c’est de parler de Jésus, d’entendre ce qu’il nous dit à travers cette parole de l’Evangile. C’est pour cela que nous sommes tous invités à méditer sa parole en nous éloignant de nos hauts lieux qui peuvent entraver la bonne compréhension du message de l’Evangile. Comme pour ces deux disciples d’Emmaüs qui considéraient Jérusalem comme un repère incontestable et incontournable de cet événement qui était devenu leur préoccupation première, ces hauts lieux que nous construisons dans la vie et dans nos relations semblent nous éloigner du vrai repère de la vie. Car, ils ne relèvent parfois que de nos simples préjugés ou de nos présuppositions, ou de nos idées préconçues, qui nous enferment et nous empêchent de voir Jésus Christ qui nous rejoint sur nos chemins et qui veut faire route avec nous.
Les deux disciples sont partis de Jérusalem, et en s’éloignant de Jérusalem ont rencontré le Seigneur Jésus qui les a rejoints sur le chemin qui les conduisit vers Emmaüs. Le texte de l’Evangile de Luc 24 :13-35 nous parle évidement de cette rencontre de Jésus. Il nous propose de cheminer ensemble par la force de l’Esprit, bien que nous soyons éloignés ou distants les uns les autres par nos réalités très diverses. Mais quoi qu’il en soit, en acceptant que Jésus Christ nous rejoigne et en l’associant à notre marche, comme l’ont fait ces deux disciples de Jésus, il nous ouvrira les yeux et nous donnera la force de témoigner avec courage et certitude que Jésus Christ est Seigneur, Il est vivant et Il est ressuscité.
En chemin, tandis qu’ils s’éloignaient peu à peu de la ville, qui était le repère de tous et en particulier de la vie religieuse, les deux disciples ont été rejoints par Jésus alors qu’ils parlaient de lui, de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. Ce sujet leur tenait vraiment à cœur, et il était devenu leur plus grande préoccupation.
Partir de Jérusalem pour la ville d’Emmaüs n’était pas certainement pour les deux disciples un fait du hasard. C’est un choix qu’ils ont fait pour s’éloigner de tout ce qui s’était passé et méditer ensemble sur les faits en dehors de leur confort habituel. Jésus était mort, mais il est ressuscité (parce que sorti victorieux du tombeau où il était placé) selon que les femmes qui se sont rendues à la tombe de bonheur avaient rendu témoignage de cette résurrection.
Les disciples non seulement ils ont entendu cette parole de l’Evangile de la résurrection annoncée par le Christ lui-même avant sa mort, mais ils sont aussi dans une situation d’impasse et d’incertitude quant à la nouvelle de la résurrection du Christ annoncée par les femmes qui se sont rendues à la tombe tôt le matin et qui ont trouvé que le tombeau était vide. Cette nouvelle a bouleversé toute la ville de Jérusalem, tous les croyants et tous les disciples qui ont suivi Jésus n’avaient pas été épargnés. Ils réfléchissaient certainement sur la suite à donner par rapport à cette grande mission accomplie par Jésus. Et d’ailleurs lorsqu’ils ne reconnurent point Jésus, ils lui ont répondu avec un peu d’étonnement disant :
« Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? […] Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’on livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés; s’étant rendues de grand matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont point vu. » v.18-25
Les disciples dans leur manière de répondre avaient du mal à réaliser qu’une telle parole sorte de la bouche du Christ Ressuscité, ils ne comprenaient pas véritablement l’attitude de Jésus qui semblait ignorer tout ce qui s’était passé à Jérusalem. Les disciples eux voulaient en savoir plus, et avoir plus des preuves tangibles et palpables qui rendraient authentique leur foi en la résurrection du Christ.
Sur le chemin les deux disciples, pendant qu’ils ne peuvent répondre à leur propre questionnement, lequel était fondamentalement lié à la vie, la mort et la résurrection du Christ, Jésus les a rejoints leur laissant la possibilité de le reconnaitre et de cheminer ensemble à leur côté. Mais ils ne peuvent le reconnaitre aussitôt, car leur conscience était obscurcie et leurs yeux étaient comme voilés. Leur incertitude sur tout ce qui s’était passé à Jérusalem était très dominante, elle occupait tout leur esprit, à tel point que leur réaction à l’égard de Jésus le Ressuscité s’est révèlée comme une impossible ouverture à la rencontre et au dialogue avec celui qui vient se révéler à eux.
Dans leur réaction, nous lisons toute cette détresse traduisant tout leur désespoir, lequel pouvait être la cause tangible de cette barrière qui les empêchait à reconnaitre ou à voir Jésus Christ le Ressuscité. Mais Jésus leur rappelle cette parole de l’écriture à son sujet qui nous rend attentif sur le fait que la gloire de Jésus passe aussi par ce temps d’épreuve et de grande souffrance qu’il endura sur la croix. Et depuis Moïse jusqu’au temps des prophètes, la révélation biblique de Dieu ne cesse de rappeler que tout cela avait déjà été prédit. Les prophètes avaient annoncé que le Christ devrait souffrir ces choses (que le monde lui a fait endurer). Et, commençant par Moïse et tous les prophètes, le Christ lui-même expliqua à ses disciples tout ce qui le concernait dans toutes les écritures.
De façon très spécifique, ce texte de l’Evangile (de Luc 24 ) nous rend attentif au fait que les disciples de Jésus ont eu un temps de suspens dans leur témoignage de foi dans la parole que leur avait annoncée le Christ lui-même au sujet de sa mort et de sa résurrection. Tout cela apparait très clairement dans le texte lorsqu’il est dit dans les versets 21-24 :
« Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés; s’étant rendues de grand matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont point vu. »
La réaction du Christ qui suit dans les v.25-26 « […] O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire? » vient recadrer les choses, elle pointe du doigt leur scepticisme. Car, non seulement les disciples parlent des événements qui se sont passés sous leurs yeux, mais ils mettent un peu de doute dans le témoignage de la bonne nouvelle annoncée par les femmes au sujet de la résurrection du Christ. Leur adhésion à cette vérité est loin d’être un acte de foi, mais une simple parole dont ils souhaitaient eux-mêmes avoir la preuve.
C’est dans ce contexte d’incertitude que le Christ les a rejoints, et cheminant ensemble avec eux, il leur a fait part de sa présence. Et c’est ainsi qu’il s’est montré à eux, et en acceptant de partager le repas avec eux, il leur a ouvert les yeux pour leur permettre de le reconnaitre, puis s’en est suivie cette ultime étape où il disparut à leur vue. Les disciples le reconnurent et crurent vraiment à lui, témoignant de ce qu’ils avaient ressenti dans leur cœur par rapport à cette présence du Christ ressuscité à leur côté et rapportant aux autres leur expérience d’avoir pris part à ce mystère qu’est la résurrection.
« Et ils se dirent l’un à l’autre: Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? […] Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l’avaient reconnu au moment où il rompit le pain. »
Ce témoignage de foi sur la résurrection du Christ requiert incontestablement une force dans la bouche des disciples d’Emmaüs d’autrefois, il devrait être aussi le nôtre aujourd’hui dans le monde et au sein de l’Eglise. Il devrait faire l’objet de notre reconnaissance des bienfaits de Dieu à notre égard et de notre louange rendue à Dieu notre Père. Il devrait nous servir de fondement dans la mission de l’Eglise dans le monde aujourd’hui.
Le discours de Pierre qui rend un grand hommage à Dieu en parlant de la résurrection du Christ dans le livre des actes devrait nous servir d’inspiration. Car, dans et à travers son discours, Pierre n’hésite pas à dire qui était Jésus de Nazareth, il parle de ce qu’il a été et fait, il met en évidence la manière dont il été mis à mort et comment Dieu l’a ressuscité d’entres les morts, il rappelle enfin comment la puissance de la mort n’a pas suffit pour le retenir dans le séjour des morts.
La rencontre du ressuscité offre aux disciples d’Emmaüs une nouvelle résurrection. Ils ont fait volte face pour reprendre le chemin du retour vers Jérusalem en ayant dans leur bouche une seule parole : Christ est ressuscité, il est vivant.
Cette expérience des disciples d’Emmaüs devrait aussi être la nôtre. Cette rencontre entre nos deux paroisses s’inscrit dans cette logique et devrait nous conduire à cheminer ensemble avec Jésus Christ. Nos deux églises devraient s’encourager à vivre des choses ensemble, et à bâtir des projets communs autour du témoignage de la parole de l’Evangile. Ensemble nous devrions continuellement vivre la mission de l’Eglise dans une fraternelle communion à travers nos échanges et le partage d’expérience. Nous devrions envisager de nous soutenir mutuellement et nous entraider dans la durée. C’est alors que nous accomplirons ensemble cette parole du Christ selon l’apôtre qui dit : « Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. » Galates 6.2
Amen.
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