Annoncer l’Évangile, c’est le taire !

Lectures Bibliques : Jean 15, 9-17, Actes 10, 25-48

 

Prédication

Reprenons depuis le début. Nous avons ici affaire à deux textes de notre vie et de notre mission de Chrétiens et Chrétiennes. Il y a à peu près deux milles ans, Jésus est venu. Il a vu. Et avant d’être vaincu, il donne un dernier grand enseignement à ces disciples : le commandement d’amour ; Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé. La suite, nous la connaissons, Jésus va être arrêté puis cloué sur la croix. Et finalement, gros rebondissement, plot twist en anglais, Jésus n’est pas vaincu, c’est lui qui sort vainqueur de la mort. Il est ressuscité et rejoint le Père pour siéger à sa droite dans le Royaume des cieux. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, puisqu’avant de partir Jésus missionne les disciples (donc les personnes qui étaient les plus proches de lui) pour annoncer la Bonne nouvelle de la résurrection, et pour enseigner à leur tour ce qu’ils ont appris de Jésus. C’est le grand final de l’évangile de Matthieu : « Allez donc auprès des gens de toutes les nations et faites d’eux mes disciples ; baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé ».

 

I- Annoncer l’évangile

Allons donc annoncer l’Évangile à toute la terre ! Comme ça tombe bien, c’est justement le sujet du texte jour. Nous sommes dans le livre des Actes ; qui initie le temps de l’Église après la vie terrestre de Jésus (temps de l’Évangile). Ce livre des Actes relate la formation des premières communautés chrétiennes et la diffusion de l’Évangile dans tout le pays. Au moment du texte, il n’y a pas encore de Chrétiens, il y a des Juifs et des « non-Juifs ». Drôle de conception de l’étranger au passage… Mais nous allons en reparler. Ici, nous sommes avec Pierre, un des disciples de Jésus, qui arrive à Césarée chez Corneille. Corneille est dit être un homme pieux, et il est capitaine dans un bataillon romain. On sait aussi qu’il n’est pas Juif. Contrairement à Pierre évidemment, qui lui est Juif. Pierre est très bien accueilli par Corneille, il est presque accueilli comme le messie, Corneille se prosterne à ses pieds. Mais Pierre le relève lui dit « écoute Corneille, toi et moi nous sommes pareils, pas de courbettes entre nous ». Ce que j’aime bien, c’est que ça c’est juste avant de préciser quand même que s’il est là c’est parce que Dieu le lui a demandé.

« Vous le savez, un Juif n’a pas le droit d’être l’ami d’un étranger ni d’entrer dans sa maison. Mais Dieu vient de me montrer une chose : je ne dois pas penser qu’une personne est impure et qu’il faut l’éviter. Je suis venu sans hésiter quand vous m’avez appelé. Je voudrais donc savoir pourquoi vous m’avez fait venir. »

Alors… Je pense qu’on peut lire ce passage de deux manières différentes : ceux et celles qui auront l’oreille la plus critique, entendront peut-être une certaine condescendance de la part de Pierre. Il ne veut pas spécialement être là, il nous fait une faveur. Merci Pierre. Merci d’avoir fait le déplacement. D’autres, plus indulgents avec Pierre, penseront qu’il ne sait pas encore quelle est sa vraie mission, mais qu’il fait toute confiance à Dieu et le suit sans poser de questions. Il est là, et il ne sait pas pourquoi. Mais Dieu le lui a demandé, donc il est là.

Alors comment en sont-ils arrivés là ? Corneille, en bon hôte va expliquer à Pierre la raison de sa présence : il lui raconte que Dieu lui a parlé à lui aussi, et lui a demandé d’aller le chercher. Et comme le Saint-esprit fait bien son travail, ça tombe bien, Dieu a justement demandé à Pierre de répondre à cette demande et d’y aller.

Maintenant que l’on sait comment ils en sont arrivés là, reste à savoir pourquoi ils sont là. Le piège dans lequel Pierre va presque tomber, c’est de croire qu’il est là simplement (et c’est déjà beaucoup) pour annoncer la Bonne nouvelle. Reléguant ainsi Corneille à un rôle d’écoute de la bonne parole. Pierre, accepte donc cette mission, il prend la parole et raconte. Et c’est un peu laborieux… Les oreilles les plus critiques ne vont pas être déçues, il a deux trois phrases un peu malheureuses. Au début ça va il raconte ce que Jésus a fait :

« Jésus est passé partout en faisant le bien. Il guérissait tous ceux qui étaient prisonniers de l’esprit du mal, parce que Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. »

Jusque là ça va… C’est après que ça devient un peu bizarre, Pierre va drôlement insister sur sa proximité avec Jésus. Nous relisons :

« On l’a supprimé en le clouant sur une croix. Mais, le troisième jour, Dieu l’a réveillé de la mort et il lui a donné de se montrer non pas à tout le peuple, mais à nous. En effet, Dieu nous a choisis d’avance comme témoins. Quand Jésus s’est relevé de la mort, nous avons mangé et bu avec lui. Il nous a commandé d’annoncer la Bonne Nouvelle au peuple et de rendre ce témoignage : Jésus est celui que Dieu a choisi pour juger les vivants et les morts ».

Pierre se prendrait-il pour l’élu tout à coup ? Il insiste, il insiste vraiment sur son rôle. Il insiste peut-être pour les convaincre, peut-être pour les convertir. Il insiste peut-être un peu trop… Il était là. Lui, Pierre. Il était là. Il a la connaissance : il a vu tout ce que Jésus a fait et en plus il était dans les membres très sélects, un peu comme un VIP, à l’événement très privé de la résurrection de Jésus. Jésus m’a choisi ! Écoutez-moi ! Connaissance contre ignorance. Pierre de parler, Corneille d’écouter. Faisant de Pierre un sauveur, et de Corneille un sauvé. Merci Pierre ! Et tandis que Pierre parle aux Juifs et non Juifs présents ; le miracle se produit. Le Saint-esprit en personne Mesdames et Messieurs, descend sur tous. Même sur les païens ? Même sur les païens. Quel miracle ! Et Pierre ordonne qu’on les baptise tous. Quel sauveur ! Merci Pierre. Merci. Soyons tous comme Pierre ! Non. Non, non, non. Il ne faut surtout pas s’arrêter là.

 

II- Taire l’évangile pour agir

Parce que ce que nous dit ce texte, c’est qu’on va devoir faire bien mieux que Pierre. Ce moment de la Bible, il n’est pas tant décisif pour les non-Juifs, les païens. Il est primordial pour nous, les Chrétiens. Dieu va montrer à Pierre la vraie nature de notre mission. Et cette mission, elle commence par nous faire descendre de notre cheval blanc. Alors… il ne faut pas complètement jeter la pierre à Pierre ! Quant à moi, je vous laisse juges de la pertinence de ce jeu de mot, et je continue. Pierre est encore pétri des interdits du judaïsme, des règles du pur et de l’impur. Il est dans une communauté très fermée. Il a une conception très douteuse de l’étranger ; vous vous rappelez au début de la prédication on s’étonnait de la désignation « Juifs » contre « Non-Juif ». « Moi » « pas moi », érigeant le juif comme une norme, et désignant tout ce qui n’est pas juif comme une exception, une anormalité. Attention. Les mots ont du pouvoir ; et penser ainsi l’étranger qu’on ne connaît pas, induit un rapport de force entre lui et moi. C’est sous-entendre que l’étranger n’est pas normal, qu’il devrait être plus juif, plus comme nous. Pierre n’est sans doute pas conscient qu’il se comporte ici comme un prosélyte. Il est persuadé que Jésus-Christ est le Seigneur, il en est le témoin direct et il veut l’annoncer. Mais attention, annoncer ne doit jamais vouloir dire imposer.

Pierre tâtonne. Il est maladroit, mais Dieu intervient et guide ces geste, et c’est dans ce que Dieu demande de faire, que réside notre mission. Si Pierre avait envoyé un lien zoom à Corneille en lui disant connecte-toi à 11H pour entendre la prédication. S’il lui avait dit vient à 10H30 au temple, à ce moment là nous pourrons parler de Dieu. Il n’aurait pas honoré la mission que Dieu a voulu pour lui. Pierre doit faire beaucoup plus que simplement convier Corneille à un culte, il va à lui lui annoncer en personne la Bonne nouvelle : Jésus est mort et ressuscité ! Mais justement, ce n’est pas quand il parle que Pierre annonce l’évangile. C’est dans ses gestes, c’est dans sa manière d’être aux gens qu’il rencontre. Il avait sans doute bien préparé son speech, il avait écrit sa prédication. Son petit discours. Sur zoom, d’ailleurs il aurait dit exactement la même chose. Mais ce qui compte le plus ce n’est pas ce qu’il dit. C’est ce qu’il fait.C’est dans les moments qu’il n’avait pas prévu, qu’il est Chrétien, sans s’en rendre compte. C’est quand Corneille se jette spontanément à terre, et qu’il le relève parce qu’il y voit une aberration ; l’autre n’a pas à courber le dos devant lui. C’est quand le Saint-Esprit frappe tout le monde, et qu’il ne peut que constater combien ils sont tous Chrétiens. Pierre ne le savait pas, mais il a intériorisé déjà, comme inconsciemment, le commandement d’amour que lui avait donné Jésus. Il n’avait pas bien compris ce que cela signifiait. Mais ça y est il le sait. Il pensait leur faire une faveur, prendre un risque, que c’était un exploit que de venir rencontrer Corneille et d’entrer dans sa maison. Pierre comprend, qu’en fait, ce n’est ni plus ni moins ce que Dieu veut et demande.

« Aimez-vous les uns les autres. »

Exactement comme Jésus l’avait dit à ses disciples. Et en même temps, pour Pierre la situation est bien différente. Avec Jésus, ils étaient entre eux, ils étaient 13. Mais Dieu dit à Pierre : non il n’y a aucune différence. Que ce soit Jésus et ses 12 disciples, ou toi Pierre devant Corneille et toute la foule venue t’écouter. C’est la même chose.

« Aimez-vous les uns les autres. »

L’enjeu n’est pas d’annoncer l’évangile aux autres, comme on aurait pu le croire. L’enjeu est de communier ensemble. Accomplir cette phrase de Jésus dans Matthieu (18:20) « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. »C’est ça l’Évangile.

Il faut renoncer, sans hésiter et sans regrets à tout rapport de force. Sinon l’évangile ne peut pas exister. « Lève-toi ! Je ne suis qu’un homme, moi aussi ! » : elle est là la vraie prédication de Pierre. Car il sait par Dieu, qu’il n’y a aucune différence entre lui et Corneille. Ils sont tous les deux égaux devant l’Éternel. Tous d’eux ont d’ailleurs déjà la foi. Dieu les connaît chacun, et à chacun il leur a donné une mission ; Pierre de rencontrer Corneille, et Corneille de rencontrer Pierre. Pierre constate ensuite, après sa tirade, que le Saint-Esprit descend sur tous. Il sait, il n’est pas fou, que cela ne dépend pas de lui. Mais que Dieu est dans le coeur de ces gens. Alors il a une réaction plutôt sage : « Pourrait-on empêcher ces gens d’être baptisés d’eau, maintenant qu’ils ont reçu comme nous le Saint-Esprit ? ». La réponse est non évidemment. On ne peut pas leur refuser. Pierre ne voit aucune raison de refuser le baptême à ces gens, qui sont de fait déjà baptisés par le Seigneur. Annoncer l’évangile, c’est donc parfois le taire.

Car ce n’est pas à nous qu’il appartient de donner Dieu, comme on l’apporterait sur un plateau, ou dans un livre, pour sauver les âmes en peine. Charitables que nous sommes, donner aux pauvres gens Jésus. Ces pauvres gens qui n’ont pas la chance ni de l’avoir vu ni la chance de le connaître. Annoncer l’évangile, c’est aller à la rencontre d’un autre que soi, de quelqu’un qui ne pense pas forcément comme nous. On ne sait d’ailleurs pas toujours en quoi cette personne croit, ou en quoi elle ne croit pas. Et il ne nous appartient pas de le juger, pour éventuellement « rectifier le tir ». Non. Il ne nous appartient que d’y aller, sans préjugés. Le reste, prions Dieu, car lui seul peut et lui seul sait comment entrer dans le coeur d’un homme ou d’une femme. Nous pourrons toujours monter en chaire, élever la voix lors d’un repas de famille ou d’un débat qui dégénère. Mais ce que nous disons, ce que nous déclamons ne vaut pas ce que nous faisons. Si on annonce l’évangile pour convaincre,  pour sauver ou convertir, il cesse d’exister. La meilleure façon de l’annoncer consiste donc sans doute à ne pas l’annoncer… Alors, que nous reste-t-il si nous ne pouvons même pas prêcher la Bonne nouvelle ? La Bonne parole ?

 

III- À chacun, chacune sa responsabilité ; et à Dieu aucune limite

Il nous reste de la faire vivre. Vaste programme ; on pourrait sans doute méditer toute notre vie sur comment faire vivre l’évangile, mais je vais quand même essayer d’y répondre avec vous ce matin. Pierre a quand même un peu de chance ce jour là. Le Saint-Esprit est avec tous, il parle de Jésus Christ avec des personnes qui elles aussi ont la foi, mais rappelons le « Le saint-esprit souffle où il veut et quand il veut ». Ça aurait pu se passer très différemment. Pas de vent ce jour-là, pas de saint-esprit. Et peut-être que certains, certaines auraient été un peu étonnés par le discours de Pierre.Voire outrées. Essayez de parler de Jésus Christ avec un athé pour voir…Sachant que 100% des athées en moyenne pensent que nous sommes un peu fous. Annoncer l’évangile c’est super, quand on l’annonce à quelqu’un qui y croit. Annoncer, ça peut être super aussi, quand on l’annonce à quelqu’une qui veut comprendre. Annoncer l’évangile à quelqu’un qui s’en fiche en revanche, eh bien ça sert à rien. Alors nous voilà bien avancés ! On a livre génial, et on ne sait plus quoi en faire !

Pourtant, qu’on s’entende bien, ni Pierre, ni nous ne pouvons prévoir quand est-ce que ce sera judicieux de parler de Dieu et quand ça ne le sera pas. Et ça tombe bien. Parce que de toute façon il ne suffira jamais d’ouvrir la Bible. Ce livre n’est pas un mode d’emploi. Il ne suffit pas de de la lire pour trouver une réponse toute faite, pour tout régler, pour répondre à toutes les questions. Le monde hurle et se divise. Je ne vous apprends rien. Le coronavirus tombe à pic, on parle de distanciation sociale, de gestes barrières pour nous protéger. La vérité c’est que la distance et les barrières existaient déjà. La crise sanitaire, qui creuse chaque jours les inégalités n’est qu’une énième pierre des murs que nous sommes en train de bâtir ; dans les villes, entre les villes et les campagnes et entre les pays. Les débats quant à eux sont de pire en pire. Souvent ils se soldent par un « De toute façon on ne peut plus rien dire ! » ou alors on invoque la liberté d’expression pour dire tout et n’importe quoi. Pour peu qu’il existe, citer la Bible, ne fera pas avancer le débat. Nous ne trouverons aucune réponse là-dedans. Mais nous y nous trouverons, j’espère le courage, de construire des réponses.

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».

Il ne s’agit absolument pas de graver ça sur les murs, de le rabâcher comme pour l’imprimer dans l’esprit et la chaire des gens. Non. Nous ne nous cacherons pas derrière l’évangile pour répondre aux colères, aux peurs, ou aux chagrins des gens. Non. L’Évangile ne sera pas dans nos mains un médicament qu’on administrerait de force ou de gré pour soigner ce monde. Non, nous ne brandirons pas ce livre, nous n’utiliserons pas les paroles de Jésus-Christ pour prêcher une fausse paix, pour dire aux opprimés de pardonner leurs oppresseurs, alors qu’ils ne leur demandent même pas pardon. Nous ne dirons pas aux plus faibles « Tend la joue gauche ». Non. Nous allons fermer nos bibles. Et méditer le commandement que nous a donné Jésus.

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».

Comment Seigneur ? Comment ?

« Restez dans mon amour » nous dit Dieu. Restez : car Dieu sait à quel point c’est dur parfois. Il sait combien il y a des risques d’écart. Mais malgré tout, il nous demande de demeurer dans son amour. C’est ça la mission qu’il a pour nous. Il ne nous demande pas de réciter des versets, aussi jolis soient-ils. Il ne nous demande même pas d’aller dire aux autres, Chrétiens ou non, de rester dans son amour. C’est à nous, chacun, chacune de nous, individuellement, qu’il le dit. C’est par notre nom qu’il nous appelle à demeurer dans son amour. Et ne nous y trompons pas. Tous ne le sont pas, tous ne resteront pas. Il suffit d’ouvrir un livre d’histoire pour le savoir. Mais nous, qui serons-nous ? Serons-nous les juges moralisateurs ? Ou nous ferons-nous des disciples ? Envers et contre tout.

Dieu ne nous demande pas de le choisir. Il nous a choisi.

« C’est moi qui vous ai choisis ; je vous ai chargés d’aller, de porter des fruits et des fruits durables ».

 

« Aller » : en grec « hupago » : mener, conduire, s’en aller, partir, mais pas pour tracer un chemin sur lequel on pourrait nous suivre. Pas pour marcher devant. Mais plutôt pour rejoindre sur les sentiers, pour marcher ensemble, avec dans une main notre lampe, et l’autre main tendue vers nos prochains. La différence est notoire, dans un cas nous voulons emmener la personne quelque part, nous avons une destination bien précise en tête. Dans l’autre, nous voulons simplement marcher avec elle. Certes à la lumière de notre conviction et de notre foi. Mais nous pouvons construire ensemble une destination.

« Porter des fruits » : « Phero » en grec : porter, créer, mais aussi supporter, comme on porterait un fardeau. « Aimez-vous les uns les autres » : il y a une réciprocité, car peut-être que sur notre route nous rencontrerons un autre plus encombré que nous, il nous incombera alors de l’aider à porter ses briques.

« Fruit » : en grec « karpos » : le Fruit des arbres, des vignes, des champ mais aussi le Travail, action, un fait. Faisons des choses, tentons des trucs. Mieux vaut cela que l’inaction. Mieux vaut cela que rien.

Des « Fruits durables » enfin : « meno » qui reste, qui demeure. Des fruits fertiles, des fruits porteurs de vie, et de sens.

Jésus ne nous donne pas plus de précisions. Mais il nous invite à nous mettre en route. Chacun, chacune, faisant cela nous trouverons milles manières différentes de faire vivre son évangile. Mille chemin. Si ce n’est plus. Un chacun au moins ! Et Dieu nous dit : rien alors ne vous sera impossible.

« Le Père vous donnera tout ce que vous lui demanderez en mon nom ». Tant que nous le ferons par amour, il sera avec nous. Et là où les hommes baptisent d’eau, Dieu baptise de feu. Et là où le feu des hommes brûle, celui Dieu lui nous embrase. Il fait déborder nos coeurs, pour à notre tour abonder le monde. Il nous a aimé le premier. Et sans conditions. Il nous a appelé ses amis. Il nous a enseigné. Il est mort pour nous. Notre mission de Chrétiens et Chrétiennes n’est rien d’autre que d’être vecteurs de cet Évangile. D’être les témoins de cet amour inconditionnel que Dieu nous a manifesté en son fils Jésus-Christ. Cette mission n’a aucun but. Elle est simplement un pari sur l’amour, sur la lumière, et sur la vie. Ne nous fatiguons donc pas à annoncer l’évangile, faisons le vivre.

 

Au début, de la prédication je vous relisais le grand final de l’évangile de Matthieu, qu’on relirait maintenant peut-être avec plus de prudence… Mais j’ai volontairement omis le dernier verset, la dernière phrase, la conclusion, la vraie. Je vous la lis maintenant : « Sachez-le : je vais être avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » Dieu nous appelle, il nous appelle à faire sans doute l’impossible, mais dans cette tâche, Dieu ne nous abandonnera pas. Alors à notre tour de ne pas l’abandonner. Et si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? Et si Dieu est avec nous qu’est-ce que l’impossible alors ?

 

Amen.

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