« Mon Eglise n’est Eglise qu’avec les autres »

MON ÉGLISE N’EST ÉGLISE QU’AVEC LES AUTRES !

par le pasteur Jean-Arnold de Clermont.

Cette rubrique qui devrait être mensuelle a pour objet notre ouverture à l’Eglise universelle. Mieux vaut alors que d’emblée j’affirme mes convictions, celles qui animeront mes choix de textes, d’informations, de surprises peut-être. J’ai eu l’occasion de l’écrire dans l’ouvrage publié par la Fédération protestante à l’occasion des 500 ans de la Réforme[1]. Avant de faire place à d’autres, je commence en me citant moi-même. Excusez ce manque de modestie.

« Chacun l’aura compris, les relations internationales sont pour moi une nécessité vitale pour notre foi ; elles donnent l’horizon ; ma foi nourrie par la parole de Dieu a besoin de l’autre pour se forger, s’enrichir, se vérifier et s’exprimer. Et tout autre, aussi lointain soit-il, doit faire partie de cet horizon d’enrichissement mutuel.

Ma foi a besoin de ‘l’étranger’.

Le plus naturel est de trouver cet étranger quand il est tout proche. Il n’est pas besoin de franchir les frontières pour être en mission, qui est échange et solidarité, encore moins aujourd’hui dans notre monde globalisé, dont la migration est une composante importante.

Mais je n’en appartiens pas moins à une Église avec son héritage spirituel et son histoire. Je m’inscris donc dans des relations tissées par mon appartenance confessionnelle et par ce que mon Église a établi de liens souvent séculaires. Ainsi en est-il pour moi de la famille luthéro-réformée, et de l’Afrique plus que de l’Asie, de l’Océanie plus que de l’Amérique latine. Ce n’est pas un enfermement dans des frontières infranchissables ; c’est la richesse d’un héritage. C’est aussi l’étape nécessaire vers la découverte de la dimension universelle.

Car l’horizon est bien celui-là. L’universel, de la foi et de l’humanité. Non pas une super-Église, mais la reconnaissance que mon Église n’est Église qu’avec les autres, chacune étant une expression de l’Église universelle, « une sainte et apostolique » ; non pas pour rêver d’une humanité uniforme mais pour construire un monde où la diversité est mise au service de l’enrichissement de tous.

Du local à l’universel il n’y a qu’un pas. Mais il faut le franchir. Probablement en se donnant tant à titre personnel qu’ecclésial, un programme d’ouverture à l’universel ; local d’abord sans aucun doute ; confessionnel et interconfessionnel ; interreligieux et international ; la mission étant partie prenante de chacun de ces niveaux qui se nourrissent les uns des autres. Il en va de la dimension même de notre foi. »

Jean-Arnold de  Clermont

 

[1] « Les protestants, 500 ans après la Réforme. Fidélité et liberté ». Olivétan 2017