Echos du Synode de l’Eglise Protestante Unie en Région Parisienne

Rendre plus verte notre Eglise, c’est le thème du synode qui a eu lieu du 15 au 17 novembre 2019 à Dourdan. Ce questionnement a une dimension spirituelle et théologique, car la problématique environnementale n’est pas étrangère à la foi chrétienne. la place de l’homme dans la création est un sujet qui traverse les Écritures.
Parler d’écologie, c’est évoquer les relations entre les vivants sur notre terre commune. Parler de Création c’est poser une parole sur le monde, discerner un sens. C’est exprimer notre relation au Dieu qui se révèle au travers de sa Création et en Jésus-Christ. C’est évoquer notre relation à nous-même et à l’ensemble du monde créé.

Voici un petit compte-rendu en 2 points du synode EPUdF – Région Parisienne

1 – Proposition de recommandation

Le synode régional de l’EPUdF Région parisienne réuni à Dourdan du 15 au 17 novembre 2019 recommande au Conseil national de l’EPUdF de se doter des moyens appropriés pour que le travail de réflexion engagé à l’occasion des synodes régionaux et nationaux 2019-2020 sur le thème de l’écologie, s’inscrive dans la durée au-delà de ce cycle synodal. Un point d’avancement sur la question pourrait ainsi être à l’ordre du jour des synodes à venir.

Cette inscription dans la durée pourrait prendre différentes formes, commission ad hoc, délégué ou référent dans les Conseils presbytéraux, régionaux et national, veille confiée au réseau Bible et Création… il appartiendra au Conseil national d’en décider.

 

2 – Écologie : quelle(s) conversion(s) ?

Préambule

Parler d’écologie, c’est évoquer les relations entre les vivants sur notre terre commune. Parler de Création c’est poser une parole sur le monde, discerner un sens. C’est exprimer notre relation au Dieu qui se révèle au travers de sa Création et en Jésus-Christ. C’est évoquer notre relation à nous-même et à l’ensemble du monde créé.

Conviction n°1 ——————— Don et gratitude —————————

En confessant que Dieu est créateur, nous recevons l’Univers, la vie et ce qui la permet, comme un don. Cela nous invite à la gratitude et à la louange, à la contemplation et à l’émerveillement.
Cela nous appelle à la conversion à l’esprit de gratuité et au rejet des logiques de marchandisation et de prédation.
Cela nous engage à un juste partage et à la transmission pour tou·te·s des dons de Dieu.

Conviction n°2 ——— Origine commune et solidarité fondamentale ————

En confessant que Dieu est créateur, nous nous reconnaissons nous-mêmes comme créatures, partageant avec tous les éléments de la Création une origine commune dans la volonté bienveillante de Dieu. Habité·e·s par le souffle divin, mais issu·e·s de la même poussière originelle, nous sommes solidaires et interdépendant·e·s de toute la Création.
Cela nous appelle à l’humilité.
Cela nous engage à agir pour le respect dû à toute créature.

Conviction n°3 ————— Intendants du Créateur  ————————

En confessant que Dieu est créateur, nous recevons de lui la mission de cultiver et garder la Terre qu’il nous a confiée. Il nous fait jardiniers à sa suite, dans le cadre d’une Création continue à laquelle il nous associe. En acceptant cette mission, nous reconnaissons que nous ne sommes pas propriétaires du monde, mais intendant·e·s du Créateur.
Entre l’exploitation responsable de notre environnement et son exploitation sans limite, la question centrale est celle de la juste place de l’humain dans la Création.
Cela nous invite à convertir notre appréhension de la domination que Dieu nous confie pour l’exercer comme service.
Cela nous engage à une gestion harmonieuse et à la protection de notre maison commune contre les intérêts particuliers qui la menacent.

Conviction n°4 ———— Limites humaines et monde fini ———————

En confessant que Dieu est créateur, nous reconnaissons que nous sommes tou·te·s fini·e·s, mortel·le·s, vivant dans un monde lui aussi fini et limité. Cela est au centre même de nos vies et de nos communautés humaines. C’est au cœur de cette finitude, qu’en Jésus-Christ “premier-né de toute création”, Dieu vient à notre rencontre.
Et pourtant, innombrables sont les comportements individuels ou collectifs qui visent à oublier ou dépasser cette condition fondamentale. Constitutifs de l’aventure humaine dans ce qu’elle a de meilleur, ces comportements sont aussi au service du fantasme délétère du dépassement de toute limite.
Se reconnaître fini·e·s dans un monde fini, nous appelle à la conversion pour plus de sobriété et de simplicité afin de résister à la tentation du “toujours plus”.
Cela nous engage à retrouver le sens du sabbat et de la lenteur pour résister à la tentation du “tout tout de suite”.

Conviction n°5  ————— Libération et nouvelle création   ——————

En confessant Jésus-Christ, son incarnation, sa mort et sa résurrection, nous nous engageons sur un chemin d’espérance, libéré·e·s de l’angoisse existentielle face à notre finitude. Celle-ci peut même être reçue comme grâce et sujet de louange.
À l’image de Jésus face au tentateur, libéré·e·s de la peur, nous pouvons renoncer à nos quêtes illusoires de toute-puissance. Converti·e·s à l’Évangile, à sa suite, nous sommes appelé·e·s à orienter les pouvoirs dont nous disposons en les mettant au service d’un monde plus fraternel, plus juste et plus sain. Le salut de la Création peut être pensé dans la perspective libératrice de la croix et de la résurrection.
Cela nous invite au discernement pour résister à la réalisation de tout ce que la technique nous permettrait.
Cela nous engage à dénoncer l’asservissement aux logiques de compétition et de domination.

Conviction n°6  —————— Espérance et engagement ——————

L’espérance d’une création nouvelle, la perspective d’une réconciliation universelle, d’un salut élargi au monde entier traverse la Bible. Cette espérance fondée sur l’amour de Dieu pour le monde et pour les humains est l’horizon de notre foi. Face aux périls qui menacent le vivant, sans céder à un catastrophisme désespéré ni à une insouciance irresponsable, nous pouvons nous engager avec confiance.
Avec l’aide de Dieu, il nous appartient, avec d’autres, de mettre en œuvre à notre échelle les actions appropriées. Il nous appartient aussi de lutter contre les logiques et systèmes qui détruisent l’humain, le vivre ensemble et la Création.
Il nous appartient surtout de soutenir les signes d’espérance qui foisonnent.
Entrer dans cette espérance aujourd’hui, c’est se convertir individuellement et collectivement à la dynamique du Royaume qui vient, dans l’attente de la nouvelle création où la justice et la paix s’embrasseront.

 

Print Friendly, PDF & Email

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *