De la difficulté de gouverner

De la difficulté de gouverner

Edito de Samuel AMEDRO – 24 novembre 2020


L’inquiétude monte concernant les plus démunis. Ils prennent de plein fouet les conséquences terribles des choix politiques et sanitaires qui sont faits et c’est un cri d’alarme qui doit être relayé aussi fort que possible, une question de survie. Mais il ne faudrait pas que ce souci plus que légitime serve les théories du complot les plus détestables qui accusent « Macron le banquier » d’être de mèche avec « Big Pharma » ! Dieu que je n’aimerais pas être à la place du gouvernement… On peut comprendre le choix de dépenser sans compter pour défendre la vie au détriment de l’économie. Mais pourquoi afficher tant de certitudes quand nous pardonnerions volontiers qu’ils avouent leurs hésitations ? Privilégier la vie nue relève des préoccupations légitimes des gouvernements alors que prendre soin de la vie spirituelle et relationnelle relève des préoccupations indispensables des Églises. A chacun sa part et il faut se méfier d’un gouvernement qui prétendrait s’occuper d’autre chose que de la matérialité de la vie. Tout ce qui relève du sens lui échappe et tant mieux. Alors bien sûr, cela ne résout rien pour les plus vulnérables et nous devrions militer pour qu’une partie (1% ?) du plan de relance aille vers celles et ceux qui sont déjà par terre. Reste une inquiétude concernant l’utilisation de moyens que certains jugent liberticides et parfois malheureusement les violences injustifiées de certains policiers. On peut se réjouir de la vigilance de la société civile qui surveille les moindres faits et gestes du gouvernement. Il est aussi possible de regretter le centralisme jacobin de l’État qui, face à la difficulté d’obtenir l’adhésion des citoyens, privilégie les mesures infantilisantes à la responsabilisation, la peur du gendarme plutôt que, comme le souhaite l’apôtre Paul, le « motif de conscience ». Mais heureusement que la « conscience » échappe à l’emprise de l’État ! Dieu que je n’aimerais pas être à sa place et j’invite tous les donneurs de leçon à prier sincèrement pour nos autorités.
Samuel AMEDRO