Compte-rendu du débat : « Chrétiens et Citoyens : une fraternité à reconstruire »

Chrétien et citoyen, une fraternité à reconstruire.

Mardi 12 mars, cette soirée débat organisée conjointement avec la paroisse de La Madeleine a réuni plus d’une centaine de personnes qui ont réfléchi ensemble, en assemblée plénière et en petits groupes. Un compte-rendu de cette soirée sera versé au grand débat national. La soirée a débuté avec ces mots de Jean-Arnold de Clermont.

Fraternité

Dieu comme père fait de nous des frères mais s’il n’y a pas de Dieu ? Qu’est ce qui fonde la fraternité ?

Faut-il se tourner vers une appartenance à une communauté fondatrice : la nature, la patrie, la nation ?
Un devoir ? Une vertu ? Un état ?

Dans la Constitution de 1946 puis 1958, les mots liberté et égalité définis ou encadrés par la loi. La fraternité elle est indéfinie. Elle relève de la responsabilité de chacun. Selon les termes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, les êtres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

La fraternité n’est pas un droit.

La fraternité ne produit d’effets qu’associée aux deux autres…

La fraternité est le plus souvent perçue comme une solidarité. Mais la solidarité est gestionnaire et humanitaire (l’état providence nous en décharge) tandis que la fraternité est une attention inconditionnelle, elle élève à l’universel. Quand le discours public s’affranchit de la fraternité, il donne libre cours au rejet de l’étranger comme perturbateur de l’ordre public, à la culpabilisation des plus pauvres, à un discrédit de l’assistance, à une dialectique des droits et des devoirs qui met l’accent sur les devoirs d’avantages que sur les droits, bref à un discours d’exclusion.

La fraternité n’est pas un fait mais une espérance. Seule espèce morale à être intégrée dans la constitution…elle est le nom d’une relation, elle ouvre sur l’imaginaire. (Dominique Balmary. Revue Esprit. Février 2019)