Chronique Eglise universelle
Novembre 2021.
Le Synode national de l’Eglise protestante unie de France s’est tenu – pour raison de Covid – en deux sessions ; l’une consacrée aux comptes 2020 et budget 2021 le 13 mai dernier à Paris-Etoile ; l’autre consacrée aux élections pour le renouvellement du Conseil national et des commissions, aux vœux et au sujet synodal, à savoir l’écologie, à Sète du 22 au 24 octobre. Vous pouvez en trouver l’intégralité des décisions, ainsi que le message de la présidente Emmanuelle Seybolt et la retransmission du culte synodal sur le site de l’EPUdF
En voici toutefois quelques échos.
Pour ce qui est des élections, retenons que le synode a réélu Emmanuelle Seybolt au Conseil national qui l’a, à son tour, réélue comme présidente. Parmi les élus à la commission nationale évangélisation formation, ou trouve le nom de notre pasteur Simon Wiblé.
Les vœux, au nombre de 4, concernent l’accueil des exilés et des réfugiés, le Défap et l’importance de considérer la diaconie dans l’étude en cours sur mission de l’Eglise et les ministères.
Mais l’essentiel du synode a porté sur le thème synodal : Ecologie : Quelle(s) conversion(s) ?
Interpellée dans sa manière de proclamer le Dieu créateur et libérateur et dans sa manière de vivre au quotidien sa mission l’EPUdf a exprimé tout d’abord ses convictions.
Elle l’a fait en trois affirmations théologiques :
- La création, une promesse
je souligne : « ainsi la création est un cadeau qui nous précède. Cette extériorité du monde à l’humain est ce qui empêche ce dernier de pouvoir tout maitriser, de tout contrôler. - Le cri de la création
je souligne : « l’EPUdF estime qu’il est de sa responsabilité théologique de faire entendre le cri de la création (Romains 8, 18-30) au regard de la situation écologique actuelle. Elle se repent pour ses manquements vis-à-vis du projet créateur de Dieu; … Elle témoigne également du pardon de Dieu qui nous libère de la culpabilité, de la peur de l’avenir….et nous permet l’espérance. » - Le service de la création
je souligne : « l’humain est foncièrement créé dans une relation de service et de respect à l’endroit de la création, dont il fait partie… »
D’autres éléments mériteraient d’être soulignés, ainsi : « Par sa Parole, Dieu ne cesse de travailler à la transformation du monde avec tous les êtres qu’il a créés ».
Toutefois on n’évite pas des phrases « jargonantes », péremptoires, et je reste toujours avec la même question : Comment peut-on parler d’un Dieu créateur, sinon comme une conséquence du fait que nous connaissons le Dieu libérateur. Jean dit : « Au commencement la Parole… avec Dieu, Dieu… Tout est venu à l’existence par elle »…. « Pourtant le monde ne l’a pas reconnue »… Mais « la Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous ». Certes il suit la construction biblique qui place Genèse 1 et 2 en porche d’entrée dans la connaissance de Dieu mais il reconnaît lui-même que c’est à partir de la connaissance du Christ comme Parole de Dieu venue dans le monde que le croyant peut découvrir que le monde où il vit est création de la même Parole de Dieu.
C’est ce mouvement qui me manque dans le texte synodal et qui me semble essentiel pour dire notre conviction de chrétiens dans un monde qui pour l’essentiel ne voit pas le monde comme « création de la Parole » mais comme une planète dans un univers qui le dépasse. Et cela me semble d’autant plus fondamental pour assoir l’affirmation d’espérance bien présente dans le texte synodal.
Viennent ensuite deux parties sur la Position éthique de l’EPUdf (Empathie au monde qui vient, coopération et puissance retenue) et sur les Paroles publiques et ecclésiales de l’EPUdFappelant ses membres et la société à un changement radical.
Ces quelques lignes, avec un commentaire personnel, n’ont d’objet que de vous inviter à lire ce texte, souvent stimulant pour notre propre réflexion (En lien ci-dessous). Et pourquoi pas prendre un temps pour en parler un jour à la sortie d’un culte !
Jean-Arnold de Clermont